L’activité polluante est à l’origine de nombreux désagréments pour les riverains
Depuis le démarrage de l’activité de l’usine de sucre de Bizerte en 2007, des fumées et des gaz visibles à l’œil nu s’échappent tout au long de la journée des cheminées. A cela s’ajoutent les nuisances sonores qui gênent les riverains. Ces derniers ont fini par tirer la sonnette d’alarme appuyés par les membres de la société civile.
Mobilisation de la société civile
Il faut rappeler que dès le démarrage de l’usine, les associations qui luttent contre la pollution à Bizerte ont dénoncé la nuisance causée par cette manufacture à l’environnement.
Des ONG telles que l’Association de protection et d’entretien du littoral de Bizerte ont relevé en 2015 que l’usine rejette environ 300 m3 d’eau de raffinage quotidien du sucre dans le lac de Bizerte en raison de l’absence de conduites raccordant la manufacture à la station d’assainissement .
D’autres associations à l’instar de l’association de protection de l’environnement et du développement social de Bizerte représentée par M. M’chirgui se sont mobilisées ces derniers mois, sollicitant les responsables, notamment au cours des réunions qui se sont tenues aux sièges de la municipalité et du gouvernorat.
Par ailleurs, une pétition a été signée afin de sensibiliser les responsables aux désagréments et nuisances générés par le bruit de l’usine et les gaz toxiques qui s’échappent et qui peuvent provoquer à long terme l’apparition de maladies respiratoires graves et même des cancers chez les habitants dont les foyers se trouvent à proximité de la manufacture.
Un silence suspect
Il faut noter que la société civile ne rate aucune occasion pour passer le message et dénoncer ces dépassements. Il y a eu même des enquêtes pour souligner la gravité de la situation. Et puis plus rien.
Le silence se réinstalle et la situation demeure la même. Aucune mesure réelle n’a été prise pour stopper cette nuisance et éliminer la menace que représente l’activité polluante de l’usine pour la santé des Bizertins, notamment les habitants de la cité de Bab Mateur là où cette dernière a pris ses quartiers.
Bizerte, cette ville côtière connue pour son calme, sa beauté et sa belle nature souffre aujourd’hui de plus en plus de la pollution car, à l’instar de plusieurs autres usines polluantes, l’implantation de cette manufacture n’a pas été précédée d’une étude sur les risques sanitaires sur la santé des riverains et sur l’environnement. Lorsque des normes élémentaires ne sont souvent pas respectées, celles-ci sont alors responsables de la dégradation de la qualité de la vie qui rend la ville moins agréable alors qu’elle était autrefois une destination très appréciée.
La malédiction environnementale qui frappe cette ville fait face aujourd’hui au mutisme des autorités !